1. Du 01/12/2014 au 31/12/2023, vous avez coiffé la casquette de Président au sein de la FEDOM, notre Fédération d’employeurs. Une casquette supplémentaire, portée en plus de celle de Directeur Général du SPAF.

En décembre dernier, après 9 années d’implication, vous avez officialisé votre démission anticipée à ce poste.

Quelles sont les raisons de cette décision ? Quel rôle gardez-vous, aujourd’hui, au sein de la FEDOM ?

Au vu de cette année 2024, qui est doublement électorale, ma décision de démission anticipée est prioritairement stratégique. Effectivement, ma fin de présidence FEDOM était initialement planifiée en novembre 2024. Cependant, il me semblait plus opportun de céder ma place à mon successeur, dès début 2024, afin « qu’il puisse faire ses dents en cette période électorale », et par la suite, défendre la vision du secteur, rencontrer les partis en place et/ou d’opposition et discuter avec eux, du développement du secteur.

Etant moins sollicité par des réunions liées à la FEDOM: cela me permet d’être plus présent au SPAF ! Toutefois, à l’heure actuelle, il n’est pas certain que je quitte totalement la FEDOM car, en novembre 2024, je déciderai si oui/non, je maintiens mon poste de membre au “bureau FEDOM” (cela implique environ 1 réunion par mois, en plus de celle du Conseil d’administration où je continue à représenter le SPAF).

Mener la présidence FEDOM fût un travail de longue haleine, doté de nombreuses rencontres. Le rythme fût soutenu, voire parfois, difficile à tenir … A présent, je souhaite revenir aux fondamentaux :

• Aux activités internes du SPAF ;
• À la gestion du personnel de notre service, c’est-à-dire à la pyramide des âges, actuellement « vieillissante », et qui doit dès lors être anticipée sur le long terme ;
• Aux 2 grands projets d’entreprise que représentent d’une part, le projet immobilier à Anhée et d’autre part, la modernisation du projet de service de l’entreprise intitulé “Horizon 2033”.

Effectivement, en revenant à ces fondamentaux-ci, mon but est de céder une entreprise au fonctionnement interne optimal, à la future direction du SPAF, qui prendra la relève lors de ma prise de pension prévue en 2032. A ce sujet et à mon sens, 2 éléments restent indispensables :

• Il est important d’être « visionnaire » dans son domaine d’actions (anticiper l’évolution de l’entreprise, au moins 10 ans à l’avance …) ;
• Il est indispensable de garder un contact avec le personnel de terrain afin que les décisions prises soient cohérentes avec la réalité du secteur et de nos métiers.

A mes yeux, le projet « Horizon 2033 » est bien plus qu’un projet, c’est une mentalité ! Il faut être et rester “dans l’air du temps”. De plus, faire ce projet en co-construction avec l’implication des travailleurs du SPAF (de terrain et de bureau), c’est exceptionnel et tellement riche !

2. Pouvez-vous nous expliciter, brièvement, les principaux projets ayant jalonné votre parcours à la tête de notre Fédération ?

A. Début 2015
La mise en place des premières Assises de l’ensemble des travailleurs sociaux de la FEDOM (environ 150). Ces Assises consistaient à mettre en place un groupe de travail constitué d’Assistants Sociaux (AS) de services différents que compte notre Fédération, afin d’organiser des « journées entières de rencontre ».

B. Fin 2015
Le lancement, au SPAF, du nouveau métier d’Aide Ménagère Sociale (en remplacement de l’activité « Titres-Services ») ;

C. En 2018
Les discussions autour de l’Assurance Autonomie (échelle BelRAI …), proposition qui consistait à payer une cotisation annuelle, afin d’être couvert d’une partie des dépenses en soins de santé ambulatoire et en aide sociale pour les personnes âgées en perte d’autonomie. Celle-ci n’a pas été mise en place.

D. Dès Mars 2020
La gestion de la crise CoVID-19 ;

E. En mai 2023
La participation de la FEDOM (et donc du SPAF) au projet « AiDiDom ».
En effet, suite à un appel à candidatures, cinq structures différentes dont « Aide Digitale à Domicile » (AIDIDOM), laquelle constitue une association de 3 fédérations : la FEDOM, CODEF, ACCOORD, ont été désignées par le Gouvernement wallon pour concrétiser « son projet d’assistance digitale 2.0 pour le maintien des seniors à domicile ». En effet, suite à un appel à candidatures, cinq structures différentes dont « Aide Digitale à Domicile » (AIDIDOM), laquelle constitue une association de 3 fédérations : la FEDOM, CODEF, ACCOORD, ont été désignées par le Gouvernement wallon pour concrétiser « son projet d’assistance digitale 2.0 pour le maintien des seniors à domicile ».

3. Parmi ces 9 années de présidence FEDOM, riches en défis, expériences, et rythmées par un total de 586 rencontres/réunions :
Quel bilan faites-vous aujourd’hui de votre parcours en tant que Président ?

Il s’agit, avant toute chose, d’un travail collectif !
Durant ces 9 années, c’est une fierté pour moi d’avoir pu maintenir et développer, toute la pertinence de la FEDOM. A cet égard, je tiens à souligner aussi le travail de la Secrétaire Générale, Marie-Claire SEPULCHRE, qui a vraiment été un atout, en dépit d’un contexte de travail parfois difficile. Durant ma présidence, j’ai également mis un point d’honneur à ce que le transfert de fonction de la Secrétaire Générale vers Olivia RASKIN, se déroule au mieux.

Tout au long de mes 2 mandats : la continuité de “la pertinence FEDOM” a perduré autant que sa position “pluraliste” : j’en suis ravi ! Je suis fier d’avoir jeté et maintenu les prémisses d’un renforcement pluraliste et de tout ce que cela représente pour la FEDOM.
Car, en Belgique, il faut que les piliers socialistes/chrétiens comprennent que d’autres points de vue ont le droit d’exister, et de se trouver, au même niveau qu’eux. Le pluralisme impliquant ces 3 éléments dominants : la liberté de choix, la liberté de pensée, la liberté de dire oui ou non. Et c’est, précisément, l’idéologie défendue par la FEDOM pour laquelle ce qui compte réellement : c’est la qualité de l’aide et non la provenance de l’aide ! Seuls les bénéficiaires et leur bien-être à domicile doivent guider notre action.
Enfin, durant toute la durée de mon mandat, j’ai veillé à être attentif aux petits services de la FEDOM, autant qu’aux plus grands ! Aucun service, quelle que soit sa taille, n’a été mis de côté !

4. Quelle est, à vos yeux, votre principale difficulté vécue ? Et au contraire, votre plus grande fierté ?

La plus grande difficulté à laquelle j’ai fait face, c’est la dégradation importante de la communication et de la confiance, entre les fédérations, les politiques wallons et l’administration (AVIQ). Pour preuve : il suffit de constater le nombre très réduit de rencontres entre la FEDOM et les ministres compétents dans le domaine des SAFA. Nous sommes de moins en moins concertés, et c’est dommage !

Ce que je regrette aussi, c’est la rigidité de la législature passée. Le discours des politiques est davantage “C’est comme ça, et ce n’est pas autrement !” plutôt que “On en discute et on trouve un compromis ensemble » !  Cela n’est pas constructif ! Cette rigidité de législature s’est particulièrement ressentie, de manière conséquente, depuis le début de mon second mandat à la présidence FEDOM (soit, à partir de 2019).

5. En novembre 2015, lors d’une interview faisant le bilan de votre première année de présidence au sein de la FEDOM et annonçant, à l’époque, les 4 années à suivre de votre premier mandat, voici vos propos relatés :
“Le mot qui me vient tout de suite à l’esprit est « Optimisme ». Car les nombreux enjeux & défis de la FEDOM sont bel et bien la preuve que le secteur se porte bien et se développe constamment …”
8 ans plus tard, et maintenant votre rôle de président définitivement derrière vous :
Quel mot utiliseriez-vous, aujourd’hui, pour définir toutes ces années passées à la tête de la FEDOM ?

En 2024 : je choisis, encore et toujours, le mot “Optimisme“. Le secteur a démontré toute sa pertinence durant la crise CoVID-19 ! Il faut déployer des moyens, pour améliorer la prise en charge et l’accompagnement du vieillissement.
J’appelle aussi à une grande ouverture d’esprit en faveur du domaine des Services d’Aide aux Familles et aux Aînés (SAFA). Il faut maintenir et favoriser l’autonomie des personnes, de nos bénéficiaires. Car investir dans l’aide à domicile, c’est faire de la prévention : c’est limiter les besoins en termes de maisons de repos et de soins, ainsi qu’en chambres gériatriques en hôpital.
Avec l’aide à domicile : on optimise le domaine du “préventif” plutôt que celui du “curatif”. Mon principal souhait est que la société, les politiques réalisent à quel point le secteur de l’aide à domicile est un secteur d’avenir ! Car d’une part, la société veut que nous travaillions de plus en plus longtemps ! Or … Comment travailler plus longtemps, tout en veillant sur ses propres parents, qui ont eux-mêmes une durée de vie de plus en plus importante ? Sans des services d’aide, c’est impossible ! Notre domaine d’actions vaut donc la peine de s’y attarder … !
Il est primordial de faire comprendre que d’investir dans l’aide et les soins à domicile, c’est générer des économies substantielles en termes de sécurité sociale et de financement d’innombrables maisons de repos que le vieillissement de la population nécessitera.